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Le blog de Philippe PUGNET

Un citoyen engagé, une opinion libre, une lecture du présent

La présomption d'innocence, un droit souverain qui ne doit pas être à géométrie variable !

1-director-strauss-kahn-speaks-with-france-s-president-sark.jpgDepuis hier au soir et la mise en examen de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l'affaire Bettencourt par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil, il ne se passe pas une minute sans qu’un politique de droite ne s’insurge, certain même n’hésitant pas à parler de complot, telle Christine Boutin déclarant sur BMF TV ce jeudi 21 mars, moins de deux heures après l’annonce " je me demande s'il n'y a pas une opération de déstabilisation en ce moment dans notre pays".


Plus, l’ancien conseiller spécial de l’Elysée, Henri Guaino lui, ne mâche pas ses mots et déclare ce matin sur I>Télé que "cette accusation grotesque déshonore la justice, salit la France, salit la République".


Bigre ! Bien sûr il y a la présomption d’innocence et c’est un droit souverain duquel nul ne doit être soustrait. Mais ce droit n’est pas à géométrie variable.


N’oublions pas, en effet, que ce même Henri Gaino a été mis en examen le 10 octobre dernier pour complicité de diffamation, dans le dossier Dominique Strauss-Kahn, pour avoir estimé, sur l'antenne de Paris première, le 18 novembre 2011, que l'affaire dite "du Carlton de Lille", dans laquelle Dominique Strauss-Kahn a été mis en examen, n'était pas "un problème de vie privée", mais "à la charnière entre vie privée et délinquance".

 

Quelle que soit la gravité des faits reprochés, quelle que soit l’identité de celui qui est mis en examen, et surtout lorsqu’il s’agit d’un homme politique, attention à ne pas faire d’amalgame et à ne pas critiquer ouvertement une justice qui fait son travail et dont la liberté d’agir en toute indépendance, doit être préservée.

 

Maintenant un autre problème se pose, comme vient de le souligner, fort justement, Jean-Christophe Cambadélis, sur son blog, en avertissant que "la pluralité des mises en cause" d'hommes politiques risquait de provoquer "la colère de l'opinion". "Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre la traduction électorale de tout cela en cette époque de grand chômage, de crise et de croissance à l'arrêt".

 

Une mise en garde qu’il est urgent de prendre en considération.

 

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